Retour des pilotes sur le 80e Rallye de l’Ain à Cerdon (5)
— article publié le : 6 juillet 2018
JC Michel # 460 KTM 690 Duke R, Catégorie Rallye 2
Quel rallye magique encore une fois !
Un avant rallye bourré d’intox entre potes, comme d’hab,…
Un jeudi soir gentiment agité, tout en blagues fines, pronostics foireux et décapsulage de bières.
On a même eu droit a une visite guidée de Cerdon assis dans un coffre de bagnole. bref, relax.
Par contre j’ai fait ma crise de stress d’avant rallye, comme toujours aussi, mais cette fois je l’ai faite le vendredi après midi au lieu du samedi matin. Le prétexte de la crise cette fois était le choix des pneus, car sachant que je ne pouvais pas attendre le samedi pour les changer, j’ai du le faire vendredi après midi, avec très léger doute sur le possible passage d’orages… donc j’ai fait le choix -au final absurde- de partir en pilot road. oui, je sais, question stratégie on fait mieux.
Mais ça, la suite prouve qu’au final on s’en fout.
Le samedi matin c’était le bonheur. crise de stress passée, beau temps, matériel prêt, et ordre de départs sympa, moi je pars avec les filles 🙂 Marlène sur la belle Gladius et Maya sur mon SV que je lui prête cette année encore pour l’occasion ! l’idée d’avoir mes 2 brêles inscrites et qui roulent ensemble égaye encore plus mon rallye.
Prologue sans histoire, on prend nos marques… enfin presque sans histoire. l’embrayage se met a cirer sur le retour… mais ça reste léger… a surveiller.
Puis le vrai rallye commence. j’adore toutes ces boucles différentes. on se fie au dérouleur (et au Vectorino 😉 ) et on fait de la vraie navigation, ça c’est bon!
Premières spéciales : je retrouve complètement la confiance, le plaisir de rouler fort mais en sentant de la marge, le gout du pas raisonnable, j’adore !!!
Par contre un gros coup de froid dans Leymiat, une moto dans le fossé avant l’arrivée, juste le temps de voir quelqu’un debout a coté qui me fait signe de passer…. c’est qui ? j’ai cru voir de la couleur orange, bizarre. j’annonce la chute au point stop. la couleur n’était pas orange mais rouge, c’est la Gladius… c’est Marlène qui a fait un tout droit, qui s’avérera finalement sans gravité heureusement.
Le routier est parfait, mais, tranquillou sur l’embrayage. Retour a l’assistance, sur les conseils de Laurent, j’enlève mon levier adaptable pour remettre celui d’origine. Effectivement, le levier adaptable empêche d’avoir la garde mini. problème résolu ! GAZ !
Un coup d’œil sur AFC micro après la première boucle. je me rend compte que malgré les bonnes sensations, les résultats sont un peu en retrait (du-moins par rapport a mes espérances). ça m’a un peu piqué au vif, et j’avoue que je suis parti pour la suite avec un peu plus faim de chrono 🙂
La suite de la journée est juste parfaite… Routier malheureusement sans Marlène mais avec Maya, avec qui c’est un plaisir de rouler.
J’ai passé la vitesse supérieure dans les spéciales. Que du bonheur, moins de marge de sécurité, mais pas zéro non plus. j’ai trouvé les limites des pilot road 4 des dizaines de fois, mais… j’ai aimé ça ! même s’ils sont pas extraordinaires pour le sec, ils sont prévenants, et au moins, j’ai vraiment eu la sensation d’exploiter tout le matériel 🙂
Tous les passages en spéciales sont un pur bonheur, aucune fausse note. les endroits les plus pourris sont ceux qui m’amusent le plus. le bosselé en haut de challes, les pifs pafs de la fin de Leymiat,….
Se jeter, tout soudé, dans des virages aveugles, faire des freinages de fou dans des descentes bosselées, envoyer du slider dans des bordures de mauvaises herbes, y a qu’en rallye qu’on fait ça, et c’est pas raisonnable mais c’est grave bon 🙂
Au passage, dans les spéciales, je me suis rappelé qu’il y a une différence entre « penser être a fond » et « être a fond ». Y a vraiment des endroits ou je croyais passer a fond, mais ou j’ai vraiment senti la butée de poignée de gaz seulement sur les derniers passages…et quand ça se produit dans du bosselé ou dans des zones aveugles, y a vraiment de quoi se faire des sensations…
Plein de petites discussions sympa avec les bénévoles aux CH ou aux départs. Je les remercie d’ailleurs encore tous chaleureusement de permettre au rallye d’exister !
Journée ponctuée par les passages au paddock ou on croise les copains et compagnes qui passent nous voir. toujours un petit moment sympa aussi.
Retour pour fin de journée, très content de voir que tout le monde est là et avec la banane en plus !
Coup d’œil sur les résultats que je n’avais plus ouvert depuis la 1ère boucle : j’ai grave amélioré, contrat rempli ! Mais oula mais mon pote Olivier me talonne…. va pas falloir mollir cette nuit 😉
Nettoyage des visières et des feux, changement de roadbook, je suis sur mon nuage d’avoir autant pris de plaisir et de finir le jour à un classement que je juge honorable à mon niveau (34 scratch journée).
j’hallucine sur les résultats des potes en duo, le duo Bernard et le duo Depardon, et je me répète la phrase qu’on se dit tous a propos des duos « mais p*tain mais comment ils font?? »
Au moment de repartir Jérôme se retrouve en panne de feux! mais après un triturage hasardeux, ça remarche… gaffe quand même Jérôme…
Départ pour la nuit, étonnamment confiant. D’habitude, j’aborde la nuit sur un style « on va calmer, le plus gros est fait », là je pars plutôt sur un « faudrait finir en beauté 🙂 »
Je sais pas si c’est l’ambiance rallye, la lune ou la motivation, mais j’ai eu l’impression que la nuit était claire, et que la visibilité était très bonne. je fais cependant la première boucle avec prudence, tout en m’éclatant quand même bien, notamment dans Leymiat ou on a moyen de prendre de sacrés vitesses max sur des routes franchement pas faites pour, le tout en pleine nuit, normal quoi… Quel délire le rallye quand même !
Assistance entre boucles, relax, plein inutile, reste peu de km à faire. Juste le temps de discuter 2 minutes. j’avais pas prévu de regarder les résultats, mais les filles les ont sous les yeux dans le paddock,… bon ça donne quoi? Mmm OK. mais Olivier est devant sur Challes? ah ouais? bon allez on va essayer de corriger ça 😉
Et parti pour la dernière boucle de nuit ou les spéciales sont un pur plaisir, puisqu’on les connait vraiment par cœur et qu’on a pu se faire aux conditions nocturnes. y a plus qu’a donner le meilleur !
Le retour routier de nuit aura son petit lot d’anecdotes. On s’était mis d’accord avec Maya pour appuyer un peu plus de rythme, ce qu’on a pas manqué de faire.
Puis on s’est retrouvé avec un groupe qui nous talonnait et nous a doublé façon virile. bon ok c’est aussi ça le rallye.
Sauf que le groupe en question, comme un seul homme se gaufre comme des débutants à une intersection et part joyeusement jardiner sous nos yeux consternés. Là, Maya la joue sereine, un coup de verif sur le roadbook, et enquille la bonne direction sans céder à l’instinct primaire du mouton de panurge.
Moi je la suis, confiant et gloussant dans mon casque. Oui je sais c’est pas beau de se moquer. Mais je sais aussi que tenter de les ratrapper pour leur faire faire demi-tour n’était pas le bon plan, car la vision de mes feux dans leurs retros leur aurait laissé croire que c’était la bonne route, alors que voyant qu’on suit pas ils auront peut être des doutes. Et moi, ça m’arrange bien de pas les suivre 😅
Pour ce qui nous concerne retour à Cerdon comme sur des rails, avec en tête la frustration du « C’est déjà fini! ».
J’adore aussi le dernier pointage de la nuit, il a un je-ne-sais-quoi de solennel, comme de poser la signature en bas du contrat du rallye, contrat qui pour moi s’avère plus que rempli!
Retour de la brele au parc fermé avec la banane greffée au visage. Ça debriefe déjà sévèrement à la buvette. On en profite pour reparler des soucis techniques qui auraient pu très mal tourner : Olivier qui perd une vis d’étrier de frein (!!!!) ou Jérôme et ses faux-contacts de phare… mais tout a bien fini, même pour Marlène qui aurait rêvé mieux, mais un hématome et un guidon tordu, c’est plutôt pas trop cher payé pour une chute en spéciale.
La nuit se terminera par quelques coups à boire, mais même si l’envie de fêter la fin est là, la fatigue nous rattrape vite.
Dimanche, remise des prix, tête dans le seau, mais sourire aux lèvres, je suis surpris de m’entendre appelé sur le podium au classement « licence journée », je suis 2ème. Mon ego remercie l’organisation de fêter ce trophée, qui n’a pas la noblesse des podiums par catégorie, mais qui motive à venir rouler et à soigner ses perfs 🙂
Pour compléter mon bonheur il me reste à applaudir Maya, 2ème féminine sur ma fidèle sv, qui n’est pourtant pas de toute jeunesse (la moto non plus )
Ah oui et, au fait, je termine 34 au scratch général (jour+nuit), mais croyez moi, y’a pas que la feuille de résultat pour faire un beau rallye (bon ok, ça aide).
Merci à l’organisation, à l’U.M.Ain, aux bénévoles, pour nous permettre de vivre ce grand délire de doux dingues aussi secoués que motivés.
Et merci aux potes, pour l’entraide, les conseils, mais aussi (surtout) pour les vannes, l’intox et la mauvaise foi. Et chapeau pour vos perfs à tous, les poignées ont rudement bien été essorées.
C’était mon 12ème rallye de l’Ain (dont 9 sous la pluie de mémoire!), mais certainement pas le dernier.